défense des locataires et des familles
18 Avril 2018
7, 4, 2. Non, ce ne sont pas les numéros gagnants du loto. Pourtant, ces SDF ne cracheraient pas sur quelques euros, histoire de se mettre à l’abri. 7,4 et 2, ce n’est pas non plus le nombre de repas que ces cinq membres d’une même famille comptent par jour. Non, 7, 4 et 2, ce sont les âges des trois enfants qui ont dormi dehors, durant une semaine, près de la gare à Moissy-Cramayel, avant qu’une administrée ne s’inquiète de leur sort et finisse par contacter l’association « Familles laïques ».
Les parents de ces enfants, logés depuis le 2 août, dans un hôtel, dans la zone industrielle, expliquent qu’ils ont cessé d’être pris en charge par le 115 et sont contraints de vagabonder depuis mardi 3 avril.
« Mon mari a été accusé de vol, explique-t-elle. C’est pour cette raison que nous sommes plus pris en charge. Je demande pardon au 115 mais mes enfants et moi-même n’avons rien fait ! J’en peux plus de souffrir comme ça. Je n’ai plus de famille, ni parents ni cousins. Personne. Mes enfants, c’est tout ce que j’ai dans la vie. Ma force, ce sont eux. » Bref, un sale destin qui colle aux basks.
Arrivée en France depuis la Roumanie dans l’espoir de trouver du travail, Carmen déchante vite. « La France, j’aurais jamais pensé que c’était si dur ! » Son mari trouve un emploi dans le bâtiment, à Paris. L’aîné est scolarisé à l’école des Marronniers, à Moissy-Cramayel. Mais la famille est ballottée de chambres d’hôtel en chambres d’hôtel. « Aujourd’hui à la rue, il est difficile pour mon fils de dormir (mal) dehors et d’aller ensuite à l’école. » Pour l’hygiène aussi, c’est système D. Les lingettes, c’est toujours mieux que rien.
« Je veux repartir en Roumanie. Mais je n’ai pas d’argent et je suis bloquée ici, avec mes trois enfants », souffle Carmen. La SDF a dû quitter sa maison dans la banlieue de Bucarest, la mort dans l’âme.