défense des locataires et des familles
26 Septembre 2018
Une expulsion constitue toujours un drame humain et social insupportable.
L'expulsion qui a eu lieu ce matin 25 septembre à Dammarie les Lys s'est effectuée dans des conditions plus que scandaleuses.
Madame B est handicapée, son mari âgé de 70 ans a du mal à marcher suite à un accident et leur fille est une adulte handicapée.
Suite à une dette importante de loyer, cette famille a fait appel du jugement d'expulsion afin d'obtenir des délais.
Ce matin, alors que Monsieur et Madame revenaient d'une visite médicale, ils ont trouvé leur habitation envahie par des déménageurs , plusieurs policiers et un huissier.
Tous ces adultes en bonne santé pour expulser deux vieilles personnes handicapées, il ne fallait pas le faire, ils l'ont fait !
La demande formulées par la famille de récupérer leur linge de corps a essuyé un refus :
« C'est au fond du camion, donc c'est trop tard « !
Les bras nous en tombent …
La nourriture qu'ils avaient dans leur frigidaire a été jetée dans les poubelles.
Cette sauvagerie de la « loi » est inqualifiable.
Quand j' ai retrouvé ce couple qui m'a averti, c'était la désespérance.
Que vont-ils devenir ?
Aucun travailleur social n''était présent, ce qui est étonnant , non !
Notre association va les héberger pour ce soir car il n'est pas question que ces personnes fragilisées se retrouvent à la rue mais :
IL FAUT QU'ELLES SOIENT PRISES EN CHARGE PAR LE 115 AVEC UN SUIVI ASSURE PAR UNE ASSISTANTE SOCIALE !
Ils se sont réfugiés durant l'après-midi chez une voisine complaisante, ce qui m'a permis d'entreprendre des démarches : un courriel à Madame la Préfète, de nombreux coups de téléphone et la recherche d'un hôtel, trouvé à 16H 45.
A 17H15 les parents attendaient leur fille en demi-pension dans un Institut Médico-Educatif.
C'est un mini bus qui la ramène chez elle chaque soir.
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A 17H30, le bus n'est toujours pas là ;
Présent sur place, je les rassure tout en m'inquiétant dans mon fore intérieur.
A 18H15, après quelques coups de téléphone, le directeur du centre nous apprend que la tutrice lui aurait demandé de garder la jeune femme pour qu'elle passe la nuit à l'IME.
Dans quel monde vivons-nous?
Pourquoi les "autorités" n'ont-elles pas prévenu les parents, rongés d'inquiétude?
De quel droit ont-ils pu prendre une telle décision?
Si je n'avais pas été là avec deux voisines pour rassurer les parents et pour calmer leurs angoisses, que seraient-ils devenus?
Je suis en colère, très en colère et je n'en resterai pas là.
Jean-François Chalot